La Marseillaise de Rouget de Lisle

Aux armes, citoyens !
 Formez vos bataillons !
 Marchons, marchons !
 Qu’un sang impur…
 Abreuve nos sillons !

COUPLETS

I

Allons ! Enfants de la Patrie !
 Le jour de gloire est arrivé !
 Contre nous de la tyrannie,
 L’étendard sanglant est levé ! (Bis)
 Entendez-vous dans les campagnes
 Mugir ces féroces soldats ?
 Ils viennent jusque dans vos bras
 Égorger vos fils, vos compagnes
 
 REFRAIN

II

Que veut cette horde d’esclaves,
 De traîtres, de rois conjurés ?
 Pour qui ces ignobles entraves,
 Ces fers dès longtemps préparés ? (Bis)
 Français ! Pour nous, ah ! Quel outrage !
 Quels transports il doit exciter ;
 C’est nous qu’on ose méditer
 De rendre à l’antique esclavage !
 
 REFRAIN

III

Quoi ! Des cohortes étrangères
 Feraient la loi dans nos foyers !
 Quoi ! Des phalanges mercenaires
 Terrasseraient nos fiers guerriers ! (Bis)
 Dieu ! Nos mains seraient enchaînées !
 Nos fronts sous le joug se ploieraient !
 De vils despotes deviendraient
 Les maîtres de nos destinées !
 
 REFRAIN

IV

Tremblez, tyrans et vous, perfides,
 L’opprobre de tous les partis !
 Tremblez ! Vos projets parricides
 Vont enfin recevoir leur prix. (Bis)
 Tout est soldat pour vous combattre.
 S’ils tombent, nos jeunes héros,
 La terre en produit de nouveaux
 Contre vous tout prêts à se battre.
 
 REFRAIN

V

Français, en guerriers magnanimes
 Portons ou retenons nos coups !
 Épargnons ces tristes victimes,
 A regret, s’armant contre nous ! (Bis)
 Mais ce despote sanguinaire !
 Mais ces complices de Bouillé !
 Tous ces tigres qui, sans pitié,
 Déchirent le sein de leur mère !
 
 REFRAIN

VI

Amour sacré de la Patrie
 Conduis, soutiens nos bras vengeurs !
 Liberté ! Liberté chérie,
 Combats avec tes défenseurs ! (Bis)
 Sous nos drapeaux que la Victoire
 Accoure à tes mâles accents !
 Que tes ennemis expirants
 Voient ton triomphe et notre gloire !
 
 REFRAIN

***

COUPLET DES ENFANTS

Nous entrerons dans la carrière,
 Quand nos aînés n’y seront plus ;
 Nous y trouverons leur poussière
 Et la trace de leurs vertus. (Bis)
 Bien moins jaloux de leur survivre
 Que de partager leur cercueil
 Nous aurons le sublime orgueil
 De les venger ou de les suivre.
 
 REFRAIN

Les six premiers couplets sont écrits par Rouget de Lisle sous le titre de Chant de guerre pour l’armée du Rhin en 1792 pour l’armée du Rhin à Strasbourg, à la suite de la déclaration de guerre de la France à l’Autriche.

Dans ce contexte originel, La Marseillaise est un chant de guerre révolutionnaire, un hymne à la liberté, un appel patriotique à la mobilisation générale et une exhortation au combat contre la tyrannie et l’invasion étrangère.

La Marseillaise est décrétée chant national le 14 juillet 1795 (26 messidor an III) par la Convention, à l’initiative du Comité de salut public.

Abandonnée en 1804 sous l’Empire et remplacée par le Chant du départ, elle est reprise en 1830 pendant la révolution des Trois Glorieuses qui porte Louis-Philippe Ier au pouvoir.

Berlioz en élabore une orchestration qu’il dédie à Rouget de Lisle.

Mais Louis-Philippe impose La Parisienne, chant plus modéré.

La Marseillaise est de nouveau interdite sous le second Empire.

La IIIe République en fait l’hymne national le 14 février 1879 et, en 1887, une « version officielle » est adoptée en prévision de la célébration du centenaire de la Révolution.

Son caractère d’hymne national est à nouveau affirmé dans l’article 2 de la Constitution du 27 octobre 1946 par la IVe République, et en 1958 — par l’article 2 de la Constitution de la Cinquième République française.

Source : Wikipédia